LA MÉTAMORPHOSE

Franz Kafka
LA-METAMORPHOSE-1

« Il voulait d’abord se lever tranquillement, sans être gêné par personne, s’habiller et surtout prendre son petit déjeuner ; il serait temps ensuite de réfléchir, car il comprenait bien qu’en restant couché, il ne parviendrait pas à trouver une solution raisonnable. […]
Il n’eut aucun mal à rejeter la couverture ; il lui suffit de se gonfler un peu et elle tomba d’elle-même. Mais ensuite les choses se gâtèrent, surtout à cause de sa largeur insolite. Il aurait fallu s’aider des bras et des mains pour se redresser ; mais il n’avait que de petites pattes qui n’arrêtaient pas de remuer dans tous les sens et sur lesquelles il n’avait aucun moyen d’action. S’il voulait plier l’une d’entre elles, elle commençait par s’allonger ; et s’il parvenait enfin à faire faire à cette patte ce qu’il voulait, toutes les autres, abandonnées à elles-mêmes, se livraient aussitôt à une vive agitation des plus pénibles. « Surtout ne pas rester inutilement au lit », se dit-il.

 

Trad. Claude David / Extrait sélectionné par dan Nisand

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