LE TERRIER

Franz Kafka
LE-TERRIER

« Plus le terrier paraît solidement fermé au-dehors, plus grand est le péril qu’on y soit enfermé avec le dehors […].
Il y a toujours un moment où, dans la nuit, la bête doit entendre l’autre bête. […] ce n’est qu’un susurrement imperceptible, un bruit qu’on distingue à peine du silence […] : seulement le bruit d’un travail, travail de forage, travail de terrassement, d’abord intermittent, mais en a-t-on pris conscience, il ne cesse plus. Le récit de Kafka n’a pas de fin. La dernière phrase est ouverte sur ce mouvement sans fin : « Tout continua sans aucun changement. » L’un des éditeurs ajoute qu’il ne manque que quelques pages, celles qui décrivent le combat décisif où succomberait le héros du récit. C’est l’avoir bien mal lu. Il ne saurait y avoir de combat décisif […]. Ce que la bête pressent dans le lointain, cette chose monstrueuse qui vient éternellement à sa rencontre, qui y travaille éternellement, c’est elle-même […].»

Extrait de L’Espace littéraire, Maurice Blanchot, sélectionné par Dan Nisand

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