CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE

Charles Bukowski

CONTES-DE-LA-FOLIE-ORDINAIRE

« Barney l’a enculée pendant qu’elle me suçait ; il a fini le premier, a fourré son gros orteil à la place, l’a tortillé, a demandé : 

—Ça te plaît ?

Elle ne pouvait pas répondre. Elle m’a fini. Puis on a picolé pendant une heure. Puis on a changé : Barney à l’avant, moi à l’arrière. Après quoi il est rentré chez lui, moi chez moi. J’ai encore bu jusqu’à l’écroulement.

Il devait être quatre heures de l’après-midi. On a sonné à la porte. C’était Dan. Dan se pointe toujours quand je suis malade ou que j’ai sommeil. Dan est une sorte d’intellectuel coco qui a ouvert un atelier de poésie et qui connaît bien la musique classique. Un bout de barbiche et toujours des petites citations chiantes plein la bouche, et, pire que tout, il écrit des alexandrins.

Je l’ai regardé. J’ai dit :

—Et merde !

—Encore malade, Buk ! Ho, Buk, tu vas vomir ? »

Tout juste. J’ai couru à la salle de bain et j’ai tout lâché.

Quand je suis revenu Dan était assis dans mon canapé avec un air futé.

—Ouais ? j’ai demandé.

—Nous voudrions lire quelques-uns de tes poèmes à l’atelier de printemps. »

Extrait de « Pas de chaussettes », Contes de la folie ordinaire, Charles Bukowski,
sélectionné par Dan Nisand

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