MOBY DICK

Herman Melville

MOBY-DICK

« Elle était le Jugement Dernier et la vengeance de la foudre et la malice éternelle, un homme mortel ne pouvait rien contre elle ; le solide bélier blanc de son front frappa l’avant par tribord renversant les hommes, planches et mâts. Quelques-uns tombèrent à plat sur leur visage.

Dans la mâture, les têtes des harponneurs furent secouées sur leurs cous de taureaux. Par la brèche, ils entendirent les eaux s’engouffrer comme des torrents de montagne dans une crevasse. »

Moby Dick, page 728

« Nous sommes dans un récit de chasse, je l’ai dit, dont Moby Dick est le paradigme occidental. On se rappelle peut-être que l’incipit tranchant de ce livre, dans la traduction de Giono […] est : « Je m’appelle Ishmaël. Mettons. » Ishmaël, c’est le narrateur, mais c’est aussi bien Melville lui-même, le jeune Melville, à l’époque où il servait, superlativement vivant, sur des navires baleiniers, avant de faire grincer sa plume pour les siècles des siècles dans la capitainerie du port de New York, service des douanes.

Ishmaël, c’est l’auteur, le rescapé qui raconte. C’est […] le chasseur de baleines, celui qui tient le harpon. C’est également la proie, un des corpuscules juvéniles qui peuplaient le Péquod quand la baleine tueuse l’a expédié par le fond avec son équipage – et le seul qui a pu miraculeusement […] attraper une planche de salut qui était un cercueil. Et peu importe Ishmaël. »

Pierre Michon, postface à B17G, de Pierre Bergounioux

Extraits sélectionnés par Dan Nisand

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